mercredi 25 février 2015

L'école primaire marocaine, un siècle d'enseignement du français


           J’ai le vif plaisir de vous annoncer la parution, chez le même éditeur, de mon sixième ouvrage : «L'école primaire marocaine, un siècle d'enseignement du français» dont voici la dédicace, la présentation générale et la table des matières.

DEDICACE

Ce modeste ouvrage est dédié :
* en hommage aux valeureux pionniers qui, au début de l’indépendance, avec les moyens du bord, ont bravé tous les obstacles et défié toutes les difficultés pour asseoir les assises de l’École Marocaine;
* à tous les enseignants qui, souvent dans des conditions difficiles, se dévouent à leur tâche avec ferveur et abnégation;
* aux futurs professeurs des écoles qui entament leur formation pour embrasser la noble fonction d’enseignants et à qui cet ouvrage est particulièrement destiné. A ces jeunes matelots, je voudrais dire : à vos rames, hissez les voiles, la mer est certes bien immense, parfois houleuse mais il n’y a pas toujours tempête.

PRESENTATION



         Cet ouvrage, destiné essentiellement aux futurs professeurs de l’enseignement primaire, donne un aperçu historique sur le système éducatif marocain, avant, pendant et après le protectorat français. Il retrace aussi l'évolution de l'enseignement du français du point de vue des contenus et des méthodes pédagogiques, dans les différents niveaux de l’école primaire marocaine. Il permet, ainsi, aux jeunes éducateurs en formation, de mieux connaître les mutations qu’a connues l’apprentissage de cette discipline à travers les réformes successives et de mieux comprendre les changements qui s’opèrent dans le système éducatif marocain.
         L’école marocaine, et en particulier l’enseignement des langues étrangères, font l’objet de vifs débats entre les différents partenaires de la communauté éducative. Les principes fondamentaux du système éducatif, les multiples réformes entreprises, les problèmes de l’école primaire, le statut de la langue française, les différentes approches pédagogiques, l’évaluation, la déperdition scolaire, la baisse du niveau des apprenants…sont autant de sujets qui passionnent et alimentent ces débats auxquels un novice ne peut intervenir sans avoir de recul. Pour cela, il est convié à feuilleter le «livre du passé» car c’est souvent là qu’il trouvera réponse à ses interrogations.
         Cet opuscule n’est point un ouvrage académique qui traite le sujet avec érudition, mais un simple récit d’expérience, un modeste précis synoptique d’informations glanées par un vieil enseignant lambda qui a passé près d’un demi-siècle au sein de l’école primaire en tant qu’instituteur, directeur, inspecteur primaire puis inspecteur encadreur dans un centre de formation de professeurs de l’enseignement primaire.
         Il ne faut pas croire que toute étude rétrospective est dictée par un certain sentiment de nostalgie cherchant à ériger en prouesses le travail des pionniers, des «anciens», et à brandir l’étendard des gloires du «bon vieux temps». Il faut admettre que le passé a toujours conditionné le présent même si ce passé est parfois imparfait.

TABLE DES MATIERES

   1- Les différents systèmes scolaires du primaire au Maroc avant le protectorat
1.1- L’école coranique
1.2- Les écoles de l’A.I.U. (l’Alliance Israélite Universelle) …
1.3- Les écoles européennes et françaises
1.4- Les écoles primaires franco-arabes
1.5- L’enseignement du français dispensé pendant cette période
2- L’enseignement primaire au Maroc sous le protectorat français
2.1- Enseignement traditionnel musulman
2.2 - Les écoles françaises
2.3 - Les écoles israélites
2.4- Les écoles dites indigènes, destinées aux Marocains musulmans
2.4.1 - Les écoles des fils de notables…
2.4.2 - Les écoles franco –musulmanes…
2.4.2.1- Les écoles urbaines …
2.4.2.2 - Les écoles rurales…
2.4.2.3 –Écoles professionnelles et agricoles
2.4.3 - Les écoles franco -berbères
2.4.4 - Les écoles privées musulmanes
2.5- Bilan des quarante-quatre années du protectorat dans le domaine de l’enseignement primaire musulman
2.5.1 - Évolution du nombre de classes primaires…
2.5.2 - Évolution des effectifs du primaire
2. 5.3 – Le corps enseignant
2.5.4 - La formation des maîtres …
2.5.4.1 - Pour le personnel français
2.5.4.2 - Pour le personnel marocain
2.6- Statut et programmes de l’enseignement du français dispensé dans les écoles primaires musulmanes pendant le protectorat
2. 6.1 - Statut de l’enseignement du français…
2.6.2 - Programmes de l’enseignement du français
2.6.2.1 - Programmes des écoles primaires élémentaires françaises du 23 février 1923
2.6.2.2 - Instructions Officielles françaises du 28 mars 1938…
2.6.2.3 - L’arrêté du 17 octobre 1945 relatif aux horaires et programmes des écoles primaires françaises
2.6.3 – Les emplois du temps …
. 2.6.4 – L’enseignement des différentes disciplines
2.6.4.1 - l’enseignement de l’oral
2.6.4.2 - L’enseignement de la lecture…
2.6.4.3 - L'enseignement de l'écriture…
2.6.4.4 - La récitation
2.6.4.5 - Les exercices de vocabulaire…
2.6.4.6 - L’orthographe
2.6.4.7- La grammaire et la conjugaison
2.6.4.8 – La rédaction
3- L’enseignement primaire au Maroc après l’indépendance
3.1 - Les principes fondamentaux du système éducatif :
3.1.1 - La généralisation
3.1.1.1 - Étapes et difficultés
3.1.1.2- Évolution de la scolarisation
3.1.2 – L’arabisation……
3.1.2.1- L’arabisation, une aspiration nationale
3.1.2.2 – Le bilinguisme omniprésent
3.1.2.3 – La dimension amazighe…
3.1.3 – L’unification
3.1.4 - La marocanisation…
3.2 – D’autres principes
3.2.1 - L’obligation de l’enseignement
3.2.2 - La gratuité de l’enseignement fondamental public
3.3 - Les différentes réformes du système éducatif
3.3.1-La première décennie de l’indépendance
3.3.2- Le tournant de 1966 : la «doctrine Benhima». 3.3.3- Les colloques
3.3.4- Le Conseil supérieur de l’enseignement (CSE)
3.3.5- Le Conseil Supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique
3.3.6- Les réformes de 1975 à 1999 :
3.3.7- La Commission Spéciale d’Éducation - Formation
3.3.8- La charte Nationale d’Éducation et de Formation
3.3.9- Le Programme GENIE.
3.3-10- Le Programme d’urgence « Najah » (2009 - 2012)
3.4 – La structure de l’enseignement primaire
3.4.1- La situation au lendemain de l’indépendance
3.4.2- L’évolution de la structure de l’école primaire publique
3.4.3- Le préscolaire
3.4.3.1 - Évolution des effectifs d’élèves dans préscolaire
3.4.3.2 - Évolution des groupes classes du préscolaire
3.4.3.3- Évolution du nombre d’établissements dans le préscolaire
3.4.3.4- Évolution du nombre de salles dans le préscolaire 3.4.3.5- Évolution du personnel enseignant dans le préscolaire . 3.4-4- L’enseignement primaire public
3.4.4.1- Organisation pédagogique…
3.4.4.2- Objectifs
3.4.4.3- Statistiques relatives à l’enseignement primaire public
. 3.4.4.4- La formation des enseignants
3.4.4.5- Les examens professionnels
3.4.4.6- Du stage à la titularisation
3.4.4.7- Perfectionnement et formation continue …. 3.4.4.8- Le statut particulier des personnels du ministère de l'éducation: nationale
3.4.4.9- L'encadrement des enseignants
3.4.5- L’enseignement privé
3.4.5.1- Lois et dispositions
3.4.5.2- Évolution des effectifs d’élèves dans le primaire privé
3.4.5.3- Évolution des nouveaux inscrits dans le primaire privé
3.4.5.4- Évolution des groupes classes du primaire privé
3.4.5.5- Répartition des classes et des effectifs d'élèves de l'enseignement primaire privé
3.4.5.6- Évolution du nombre d’établissements dans le primaire privé
 3.4.5.7- Évolution du nombre de salles dans le primaire privé
3.4.5.8- Évolution du personnel enseignant dans le primaire privé
3.4.6- Les écoles des missions étrangères
3.4.6.1- Évolution des établissements dépendant de la MUCF
3.4.6.2- Le réseau des établissements scolaires d'enseignement français au Maroc
3.5 - Problèmes et difficultés de l’enseignement primaire
3.5.1- La déperdition scolaire
3.5.1.1- Les redoublements
3.5.1.2- L’abandon scolaire
3.5.2- La scolarisation des filles
3.5.2.1- Évolution des effectifs des élèves de sexe féminin
. 3.5.2.2- Taux de scolarisation des filles
3.5.2.3- Causes de l’abandon scolaire précoce des filles en milieu rural
3.5.3- La baisse de niveau
3.5.3.1- Enquêtes et évaluations nationales
3.5.3.2- Rapport Mondial sur l’EPT 2010
3.5.3.3- Résultats du Maroc au TIMSS
3.5.3.4- Résultats du Maroc au PIRLS
3.5.3.5- Rapport Mondial sur l’EPT 2013
3.5.4- D’autres difficultés
4- Évolution de l’enseignement du français à l’école primaire marocaine après le protectorat
4.1 - Quels statut et objectifs pour la langue française?
4.2 - Évolution des horaires du français
4.3 - Évolution des programmes et approches pédagogiques:
4.3.1 - de 1956 à 1959 : « in statu quo ante »
4.3.2 - de 1960 à 1979 : les premières méthodes nationales :
4.3.2.1- La réforme de 1960 : la méthode dite « Tranchart »
4.3.2.2.- La méthode « Belhaj »
4.3.2.3- Les méthode du B.E.P :« Les Amis de Frère Jacques » et « Jawad et Leila »
4.3.2.4- La méthode « Le français vivant »
4.3.3 - de 1980 à 1989 : l’ensemble pédagogique pour l’enseignement du français -I- « A grands pas »
4.3.4 – de 1990 à 2000 : l’ensemble pédagogique pour l’enseignement du français -II- la pédagogie par objectifs et l’approche communicative
. 4.3.5 - Approches et stratégies pédagogiques après l’année 2000.
4.3.5.1- Production des manuels scolaires
4.3.5.2- Les programmes officiels de 2002
4.3.5.3- La pédagogie de l’intégration
4.3.5.4- Le projet de nouveaux programmes officiels (septembre 2011)
4.4 – Textes régissant le certificat d’études primaires et l’examen d’entrée dans le secondaire
5- Conclusion : quelques propositions pratiques
6- Documents annexes…
7- Sigles et acronymes
8- Bibliographie

lundi 3 juin 2013

126- Vient de paraître: Ces joyaux nommés kasbahs.

    Billet n° 126: Ces joyaux nommés kasbahs.
            J’ai le vif plaisir de vous annoncer la parution, chez Edilivre, de mon cinquième livre : "ces joyaux nommés kasbahs". Il s’agit du troisième tome d’une série d’ouvrages que j'édite sous l’intitulé : "Le Maroc, ce pays qui fascine"
           J'ai également la joie de vous informer que le comité de sélection a décidé d'éditer cet ouvrage dans la collection:
Coup de Cœur.
******************


Présentation de l’ouvrage


           On ne peut visiter le Maroc sans voir les villes impériales, ces cités mythiques qui semblent concentrer, en elles seules, tout le patrimoine historique, culturel et artistique du pays. Les palais, les médersas, les mausolées, les riads sont les symboles de la grandeur, du raffinement et du luxe. Mais l’art architectural marocain, à la fois très riche et très diversifié, ne se manifeste pas seulement dans ces anciennes capitales ; il est également -et surtout- présent dans le milieu rural, dans les montagnes de l’Atlas, en pays berbère.

           Certes, là-bas, l’architecture de pisé est modeste mais combien raffinée, imposante, noble et pleine de charme. Là-bas, dans les hauteurs de l’Atlas, comme disait Tahar Ben Jelloun, «tantôt rouille, tantôt brune, la terre est pauvre. Elle est muette, fermée sur sa mémoire. Au pied de la montagne, la vie. Une vie quotidienne, rude, simple. Le village est retiré, presque élu par la nature, qui le met à l'écart des routes…(1) C’est là-bas où l’on découvre les ksour (2) et les kasbahs, les Ighrem(3) , les joyaux de l'architecture traditionnelle marocaine.

           «Kasbah», cette appellation récente de «Ighrem», est un terme générique dont l’acception n’est pas toujours bien cernée. Pour le touriste qui visite le Maroc pour la première fois et qui séjourne dans ces hôtels luxurieux qui se sont inspirés de l’architecture locale tout en adoptant un design moderne, la kasbah est appréhendée, non pas comme une entité artistique porteuse de culture, mais comme un simple style de look. La kasbah, à l’instar du Riad très prisé en ces derniers temps, est plus un signifiant qu’un signifié. De prime à bord, le terme séduit plus que l’édifice. C’est en pénétrant dans les fins fonds du grand sud marocain que ce nouveau touriste se fera une idée générale et précise de cette magnifique bâtisse qui peut être château, forteresse ou cité.

           Il faut signaler que dans les grandes villes impériales, la kasbah peut parfois n’être qu’un simple quartier de la médina, qui a hérité cette appellation de son passé historique.

           La vraie kasbah est le symbole de l’architecture berbère qui a échappé à l’influence de l’art hispano-mauresque. Elle a été souvent la demeure seigneuriale d’un caïd ou d’un pacha ou une forteresse impénétrable qui défendait la population locale(4) . C’est une bâtisse aux murailles épaisses, en pisé, avec des donjons fortifiés et crénelés à ses angles. Au centre de l’édifice, un patio ouvert diffuse de la lumière. Les tours et les hauts des murs sont ornés de motifs géométriques en creux et en relief. La plupart des kasbahs sont implantées dans la région d’Ouarzazate et principalement, le long d’Oued Dadès et de Oued Draa.
           Les groupements d'habitations de couleur ocre, essentiellement collectifs, qui couvrent les vallées du sud, sont des ksour, des villages de terre fortifiés qui englobent parfois une ou plusieurs kasbahs habitées par des notables. Les ksour et les kasbahs, ces précieux bijoux architecturaux, farouches et méfiants, apprécient, tels des faucons, la hauteur des falaises. Ils longent les rives abruptes des grandes rivières du sud : Oued Ounila, Oued Draa et Oued Dadès dans la région de Ouarzazate et Zagora, et Oued Ziz et Oued Ghéris dans le grand Tafilalet. Ces édifices typiques, en épousant la couleur du sol, se soustraient ainsi aux regards. Seuls les merlons de leurs tours et les palmiers en toile de fond stylisent, à leur insu, leurs formes et leurs contours.
           Notons, enfin, que la plupart de ces kasbahs étaient des châteaux forts des caïds Glaouis(5) dont la puissance s’étendait sur tout le sud de Marrakech.
           Le slogan de « mille et une kasbahs » est bien en deçà de la réalité. Les ksour et les kasbahs sont innombrables, ils se succèdent dans les pittoresques vallées du sud de l’Atlas:
      * au sud de Marrakech : de Telouet à Aït Ben Haddou en passant Anemiter, Anguelz, Assaka, Tizgui Nbarda, Tamddaght, Tazellaft …
      * autour de Ouarzazate : à Tazentout, Tifoultoute, Taourirt…
      *Sur la route du Dadès : à Ben Moro, Amridil et les centaines de kasbahs de l’oasis de Skoura ;
      * dans la vallée du Dadès, autour de Kalâat Mgouna et des gorges de Boumalne;
      *dans la vallée du Toudgha, de Tinghir à Errachidia, en passant par Tinjdaj et Goulmima;
      *dans les palmeraies du Tafilalet et dans la vallée du Ziz: d’Erfoud à Merzouga en passant par Rissani ;
      *dans la vallée du Draa : de Zagora à Mhamid El Gouzlane...

           Ainsi, il est illusoire de prétendre pouvoir recenser, et encore moins décrire, ces innombrables kasbahs. Cet opuscule ne fait donc que survoler l’essentiel des trésors architecturaux dont regorge le grand sud marocain.
           Devant la profusion de ces merveilles, le visiteur ne peut que répéter avec Jérôme et Jean Tharaud : «…mon regard se pose tour à tour, sans jamais se lasser, sur toutes ces beautés dispersées»(6).
           Les Ksour et les kasbahs sont des édifices graciles mais très fragiles. En proie aux intempéries et à l’abandon, ils se dégradent inexorablement. Il est donc urgent d’agir pour sauvegarder ce patrimoine architectural et culturel, témoin inestimable du glorieux passé du pays. «C'est l'architecture qui exprime d'abord une civilisation»(7) , disait Jacques Ferron.

Pour consulter la page de cet ouvrage dans le site de l'éditeur,cliquez

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Bonsoir.



(1)Tahar Ben Jelloun – « Les montagnes du silence » - Éditions du Chêne- 2004
(2)Ksour est le pluriel de ksar qui est un village de terre englobant une ou plusieurs kasbahs.
(3)Ighrem, Tighermt ou Tghremt, chacun de ces termes signifie en tamazight: forteresse, citadelle…
(4)« Ces kasbahs de terre rouge qui ne présentent au dehors que d'étroites meurtrières pour laisser passer le fusil. » -J.J.Tharaud, ouvrage:Marrakech, 1920.
(5)Les glaouis, de la famille Glaoua, installés à Telouet, sont devenus maîtres du sud de Marrakech, à la fin du 19 ème siècle.
(6)J. et J. Tharaud – «Rabat ou les heures marocaines» – 1918.
(7)Jacques Ferron : «Cotnoir», Éditions d'Orphée, 1962.

         
Le Jardinier Des Mots                    
Mohammed Marouazi
                



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mardi 7 août 2012

125 - Vient de paraître: le dico de la cuisine marocaine.

    Billet n° 125: Le dico de la cuisine marocaine
J’ai le vif plaisir de vous annoncer la parution, chez Edilivre, de mon quatrième livre : "le dico de la cuisine marocaine". Il s’agit du deuxième tome d’une série d’ouvrages que je compte éditer sous l’intitulé : "Le Maroc, ce pays qui fascine"



Présentation de l’ouvrage


           C’est pour moi un plaisir inouï de pouvoir, par le biais de ce modeste ouvrage, révéler certains secrets et exalter quelques richesses de l'art culinaire marocain, et ce, dans un but noble: partager et faire connaître. La cuisine n'est-elle pas, selon Oprah Winfrey, " une forme d’art et un cadeau à partager, 1"

           Si je fais l’éloge de la cuisine de mon pays, on me rétorquera sûrement que «chaque nation aime sa cuisine et la considère comme la meilleure de toutes»2. Mais on a toujours classé la cuisine marocaine parmi les meilleures du monde et cette place ne lui a jamais été contestée. A la fois rustique et raffinée, cette cuisine est héritière des traditions et des fortes influences orientales, africaines et andalouses, comme en témoignent, depuis près de huit siècles, le contenu des recueils tels que «Kitab at-Tabikh fil-Maghrib wal-Andalous fi âasr al-Muwahhidin»3 et «Foudalat al-Khiwan fi Tayibat at-Taâm wa al alwan».4

           La gastronomie arabo-judéo-berbère, a toujours su garder sa saveur, sa richesse et toutes ses qualités ancestrales. Facteur de l'identité nationale, elle façonne l'image du Maroc et joue un rôle prépondérant dans sa renommée touristique. "Pour bien aimer un pays, disait Michel Déon, il faut le manger, le boire et l’entendre chanter."

           Au dicton de François Villon et Rabelais "De la panse vient la danse" répond l'adage marocain "quand le ventre est plein, il dit à la tête de chanter". De cette symbolique, se dégagent la complicité, la symbiose et la synergie entre ces deux arts: la gastronomie et la musique. Le délice du palais flatte le plaisir de l’oreille et ainsi, on se représenterait aisément le couscous Madfoune et la musique Malhoune, la main dans la main, peignant d'un pinceau doublement artistique les vastes contrées du pays du couchant.
Sacrée cuisine marocaine!

           Le Mhamer, le Mkhamer, la tangia, la Zlabia, la Sfiria, la Mrosya, le Tachnift, le Tahricht, l'Idernane, l'Ilawane sont autant de mets qui, pour ceux qui en ont goûté, titillent les papilles avant de rimer à l'oreille.
           Comment faire l'inventaire de cette cuisine si riche, si douce, si parfumée, si colorée, si raffinée, si subtile, si savoureuse ?
           Parcourir les villes et les villages, les plaines et les montagnes, se plonger dans les fins fonds du Rif, de l'Atlas, de l'Oriental, du Souss, du Tafilalet ou du Sahara, pour voir tout ce que confectionnent les doigts de fée des hadgates marocaines, est un défi difficile pour ne pas dire impossible à relever.
           Si ce n'était que recenser les trésors emblématiques de la cuisine marocaine en présentant sur un plateau d'argent, le méchoui, le tajine, le couscous, la pastilla ou Kaâb Lghzal, ç'aurait été une chose fort aisée.
           Mais le visiteur étranger aimerait savoir aussi, par exemple, ce que c’est que Ftat Chetba, Markat Hazina, la Knafa, l'Ouarguia ou la Tagoulla. Et c'est justement l'objectif que se propose d'atteindre ce dico qui ne se veut point un recueil de recettes mais un inventaire modeste, non exhaustif, mais passionné du patrimoine culinaire marocain.
           Et puisque "la modestie ajoute au mérite, et fait pardonner la médiocrité5", il faut avouer que cet ouvrage ne montre qu'une infime partie des secrets de la cuisine marocaine.
Comment cerner un domaine où chaque menu a mille facettes, où chaque terroir à mille chhiwates et chaque délice a mille recettes?

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Bonsoir.



(1) Oprah Winfrey - Extrait du "A la cuisine avec Rosie"..
(2)D’après Edouard de Pomiane, médecin et gastronome français..
(3) « Kitab al-Tabikh fil-Maghrib wal-Andalus fiâasr al-Muwahhidin » (la cuisine en Afrique du Nord et en Andalousie au temps des Almohades) est un manuscrit datant du 13è siècle et connu surtout sous le nom d’Anonyme Andalou.
(4)«Fudalat al-Khiwan fi Tayibat at-Tàam wa al alwan» (Les délices de la table et les meilleurs genres de mets), est écrit par Abu Ali ibn al-Hassan ibn Razin Tujibi (1226/1268).
(5)La rochefoucauld-Doudeauville - Extrait du « Mémoires ».

         
Le Jardinier Des Mots                    
Mohammed Marouazi
                



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mardi 1 mai 2012

124- Vient de paraître: Méditations vespérales.

    Billet n° 124: Méditations vespérales
J'ai le vif plaisir de vous annoncer la parution, chez Edilivre, de mon troisième ouvrage: "Méditations vespérales".



Présentation de l’ouvrage


           Un soir, livré, comme tout vieillard, à la méditation, et voyant fuir un des précieux jours qui me restent à vivre, je dis :

O! Jour évanescent, tu remplis ta corbeille
De ce pollen doré que cachent les abeilles.
Tu empruntes au soleil son trousseau de merveilles
Pour prodiguer au soir cette couleur vermeille.


           En admirant, comme Victor Hugo, ce moment crépusculaire, «ce reste de jour dont s'éclaire la dernière heure du travail1», je me dis :

Voilà un jour de ma vie qui s’est évadé,
Mais qu’en ai-je gardé?

           Depuis ce jour-là, de temps en temps, je m’asseye, le soir, sur un banc de pierre, dans mon petit jardin et je regarde, comme De Lamartine, «dans le vague des airs, le char de la nuit qui s'avance2».

           Dans ce calme vespéral, j’aime laisser errer ma plume et écrire à son courant. J’écris «ce qui me chante, quand ça me chante3». J’écris ce que j’appelle, modestement, «mes petites rêveries». Ce sont mes impressions sur tout ce qui m'interpelle, des articles pêle-mêle, divers et variés ; un varia sans prétention littéraire, fruit souvent d’une errance sur le Net, d’une inspiration vagabonde, de pensées intermittentes et de souvenirs rêveurs.

           L'esprit erre, papillonne, glane ça et là des bribes d'idées qui couvent longtemps avant de se déclarer. Une fois germées, ces idées bourgeonnent, fleurissent et s’épanouissent. Tout l’art est de les traduire en bouquets de mots et de phrases. Mais une expression littéraire n’a de sens que si elle est révélée, communiquée. C’est donc pour cela que j’ai décidé de publier ces petites méditations vespérales.

           L’Internet offre, certes, des espaces d’expression que j’exploite, parfois, sous le beau pseudo de «jardinier des mots» mais, en bon vieux endurci, quoique quelque peu converti en adepte du virtuel, du numérique, je garde une certaine nostalgie pour «l’écrit réel», pour le support papier. Un livre peut vieillir mais ne mourra jamais.

Pour consulter la page de cet ouvrage dans le site de l'éditeur,cliquez

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Bonsoir.



(1) Victor Hugo : le semeur (Les chansons des rues et des bois).
(2)Alphonse de Lamartine:l’isolement (Premières Méditations poétiques).
(3) Pierre Georges:"Le chroniqueur vit sa vie de cigale, individuelle et confortable, futile et superficielle. Il écrit ce qui lui chante,quand il lui chante." (Extrait du journal Le Monde - Décembre 1999).

         
Le Jardinier Des Mots                    
Mohammed Marouazi
                



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mercredi 7 mars 2012

Vient de paraître: le dico de Marrakech.

    Billet n° 123 - Le dico de Marrakech

           J’ai le vif plaisir de vous annoncer la parution, chez le même éditeur, de mon deuxième livre : «le dico de Marrakech» qui a été sélectionné dans la collection "Coup de coeur". Il s’agit du premier tome d’une série d’ouvrages que je compte éditer sous l’intitulé : «Le Maroc, ce pays qui fascine» et dont voici la présentation générale :

Présentation générale de la série.


           Il y a plus d’un siècle, en 1890, Pierre Loti, fasciné par la splendeur du Maroc, avait voulu que ce pays préservât son cachet purement traditionnel. Il lança alors cette supplication :
«Ô Maghreb sombre, reste, bien longtemps encore, muré, impénétrable aux choses nouvelles, tourne bien le dos à l'Europe et immobilise-toi dans les choses passées…1»
           Les frères Tharaud, appelés par Général Lyautey2» pour faire connaître aux français ce pays si proche et si lointain, rejoignirent Loti, lorsque, peignant Rabat, ils lancèrent à leur tour, en 1918 : «Puissions nous ne pas déranger un seul pli au blanc linceul de chaux…3»»
           Et si le Maroc a su garder jalousement ses traditions ancestrales, il n’est heureusement pas resté «muré, impénétrable aux choses nouvelles» et il n’a jamais tourné le dos ni à l'Europe ni au reste du monde. Bien au contraire, pays de liberté, de respect, de paix et de tolérance, il est toujours resté ce pont tendu entre les différentes civilisations alliant le traditionnel au modernisme.
           Le Maroc n’est pas ce pays que certains clichés dévalorisants s’ingéniaient, jadis, à représenter comme une simple curiosité touristique, un grand désert avec des chameaux errants. De Tanger à Lagouira, le Maroc est actuellement un pays moderne à vocation touristique.
           Que de voyageurs ont vanté la splendeur du Maroc, pays d’histoire, de légendes et de contrastes, pays de soleil, de lumières et de couleurs, pays de rêves, de tradition et de culture, pays d’hospitalité, de tolérance et de cohabitation, pays de mille et une merveilles…
           Que d’écrivains ont exalté la beauté du Maroc non point seulement pour ses potentialités touristiques mais surtout pour sa terre et ses hommes.

           Pourquoi, dirait-on, tout cet amour chauvin? Qu’apportera de nouveau cette série de recueils, alors qu’à propos du Maroc, des milliers d’ouvrages de tout temps et de tous lieux encombrent les rayons des librairies ? Pour répondre à ces hypothétiques questions, je dirais d’abord que ce n’est pas parce qu’il y a des rivières que les ruisseaux ne doivent pas couler. Je répète avec l’éminent écrivain jdidi , le feu Driss Chraibi : «je suis marocain…Interrogez-moi. Le Maroc est mon rêve éveillé, mon foie, ma demeure.4»» J’ajouterai que, pour moi, le Maroc est une toile composée d’innombrables coups de pinceau, un tableau constamment peint par moult artistes différents mais chacun, à sa façon, y apporte sa touche personnelle, sa note et sa couleur sans jamais y mettre un point final. Si, par ce modeste ouvrage que je compte éditer en plusieurs tomes, j’arrive à apporter ma griffe ne serait-ce qu’en lissant les contours de ce tableau si séduisant, mon effort ne sera pas vain. Et si, en bourlingueur, je parviens à faire découvrir, avec l’œil d’un autochtone, quelques beaux sites de mon pays, si je réussis à exhiber quelques unes de ses couleurs et de ses saveurs, si après la lecture de mes modestes opuscules, un étranger, au moins, apprend quelque chose sur mon pays ou choisit le Maroc pour son prochain projet de voyage, j’aurai atteint mon but.

           Selon l’adage du célèbre explorateur et voyageur marocain, Ibn Batouta, «celui qui a entendu n'est pas comme celui qui a vu.5»» Vous avez beau lire sur le Maroc, et bien de touristes vous ont livré leurs merveilleux récits de voyage, mais la réalité sur place est souvent bien plus belle. Aux touristes du monde et aux français en particulier dont nous partageons la proximité et une partie de l’histoire commune, je dirai : bienvenue au pays des rêves, au pays du soleil couchant où vous ne manquerez pas de dire ce qu’ont exprimé, bien avant vous, il y a plus d’un siècle, Jérôme et Jean Tharaud: «Est-ce mon imagination ou mes yeux qui voient dans cet endroit un des plus beaux lieux du monde ?6»»

Extrait de la présentation du tome I
(Le dico de Marrakech)


           «Le dico de Marrakech» est le premier fascicule d’une série intitulée : «Le Maroc, ce pays qui fascine». Le choix de Marrakech, pour le tome 1, se trouve justifié par le caractère distinctif de cette ville-phare dont la lumière, l'art et l'histoire jaillissent des pierres de ses vieux remparts. Marrakech est une oasis apprivoisée, à la fois rustique et raffinée, sobre et élégante. Il faut avoir le tact, l'intuition et la patience pour dompter son charme évasif et capricieux. Ses remparts déposent élégamment, sur son front, une couronne crénelée avec des ajours qui épargnent quelques mèches de cristal et des bouclettes d’argent. Ses yeux qui reflètent la neige du Toubkal, éclaboussent tout le Haouz d’un éclat de lumière. Dans ses mains brodées de henné, ses doigts écartés exhibent les trésors artisanaux dont regorgent ses souks traditionnels. Sans lunettes, elle se bronze, fière de ce brun, de ce teint basané que lui offre généreusement le soleil d’Afrique.
            Ville sereine, elle ne cache pas son charme dans sa poche; elle l’arbore ostensiblement, elle l’affiche orgueilleusement : il est là dans le luxe de ses Riads, dans le tumulte de ses souks, dans l’animation de ses ruelles, dans ses spectacles, dans ses fontaines, dans ses jardins. A travers toutes ces splendeurs qui brillent de mille éclats, on perçoit, en filigrane, l’empreinte de sa glorieuse histoire : elle est là, dans cette terre qu’on foule, dans les veines de cette foule, dans les rides des monuments, dans le rythme de la musique dans le pisé des ksours, dans les contes des troubadours. Entre les remparts de la ville ocre, chaque site a une mémoire, chaque pierre a une histoire.

           Le dico de Marrakech présente les principaux sites et curiosités touristiques classés par ordre alphabétique et donne une idée succincte des différents points d'intérêt de cette ville ensorcelante et de ses proches alentours. Il fait découvrir Marrakech oscillant habilement entre le moderne et le traditionnel, obligeant ainsi le visiteur à allier le passé qu'il conçoit, le présent qu'il perçoit et le futur qu'il entrevoit.

Pour consulter la page de cet ouvrage dans le site de l'éditeur,cliquez

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Bonsoir.

         
Le Jardinier Des Mots                    
Mohammed Marouazi
                


(1) Pierre Loti (Au Maroc – 1890).
(2)Général Louis Hubert Gonzalve Lyautey: résident général du protectorat français au Maroc de 1912 à 1925.
(3) J.-J. THARAUD. - Rabat ou les heures marocaines- 1918-Paris, Plon.
(4) Driss Chraïbi: Vu, Lu, Entendu, Editions Denoël, 1998.
(5) Ibn Batouta :les merveilles des paysages, et des voyages exotiques- (1384).
(6)Jérôme et Jean Tharaud: Rabat ou les heures marocaines- (1918).


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mercredi 30 novembre 2011

122- Vient de paraitre: le palmier solitaire

    Billet n°: 122 - le palmier solitaire.

           Le manuscrit de cet ouvrage que je viens d’éditer, à la demande et sous l’impulsion de mes petits enfants, a traîné assez longtemps dans le tiroir de mon bureau, comme fut le cas du texte du livre «le fils du pauvre» d’un autre instituteur Mouloud Feraoun.
           Cet ouvrage est une sorte de fiction historique très proche de la réalité ou plutôt un simple récit inspiré de faits réels mais empreint de fabulations. Je n’ai nullement la prétention d’écrire un best seller (et même si je le voulais le pourrais-je). Je veux tout simplement écrivasser un opuscule qui soit, tant sur le plan de la forme que sur celui du fond, un écrit simple, clair, instructif et adapté à l’esprit curieux de mes jeunes petits enfants. Ai-je été en mesure de gagner ce défi ? Ai-je été capable de m’élever à la simplicité ? En tout cas, il ne m’appartient pas de juger; je ne veux point influencer la réflexion critique de mes lecteurs.

Présentation de l’ouvrage


Vous pouvez accéder à la page du livre dans le catalogue de l’éditeur à partir du lien suivant :

http://www.edilivre.com/librairie/le-palmier-solitaire-mohammed-marouazi.html

Le résumé de l’ouvrage


           L’auteur évoque avec candeur et nostalgie une histoire similaire à la sienne :
L’histoire d’un jeune homme qui, au début du siècle dernier, était perdu dans les confins du sud marocain, attaché à sa terre natale, à son identité ethnolinguistique, à ses sentiments claniques, à ses valeurs tribales très conservatrices et qui s’était vu, un jour, déraciné, propulsé, par les aléas de l’histoire, dans les Doukkala, à mille lieux de l’Anti-Atlas. C’est aussi l’histoire d’une jeune femme de la plaine de Abda, qui, en ces mêmes temps, ne se doutait même pas qu’il y avait un monde au-delà de son douar natal et qui fut contrainte, toujours par ces aléas de l’histoire, à l’exil forcé dans la ville. L’histoire raconte comment le destin avait réuni ces deux êtres tout à fait opposés, pour faire naître, de cette union, un enfant unique, fruit d’une mixité tribale exceptionnelle. Tout en racontant ce récit, l’auteur dépeint la société de ces temps et trace en filigrane l’histoire événementielle du Maroc au cours et après le protectorat français.
           L’auteur qui a écrit cet opuscule à la demande de ses petits enfants, veille à ce qu’il soit, tant sur le plan de la forme que sur celui du fond, un écrit simple, clair, instructif afin qu’il soit adapté à leur esprit logique et curieux

Bonsoir.

         
Le Jardinier Des Mots                    
Mohammed Marouazi
                



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mercredi 10 septembre 2008

Dans chaque habitation marocaine, il y a une pièce interdite: le salon.

Dans toute habitation, le salon est la pièce principale. Il doit être spacieux, occupant parfois plus de la moitié de la superficie bâtie. Il doit être très éclairé avec une vue sur la façade et, parfois, sans vis-à-vis, avec un dôme et des arcades. Ses murs sont souvent couverts de zellige et de plâtre ciselé «beldi»…
Toute une fortune !

Pour l’ameublement, les «sdaders» (banquettes), avec accoudoirs, sont indispensables. Il faut se faire fabriquer une «dara» en acajou ou en hêtre sculpté avec des moucharabiehs ou des motifs incrustés d’oranger parfois même de nacre voire d’ivoire et d’argent. Cet ensemble ne va pas sans une paire de tables octogonales identiques et une douzaine de tables cendriers, le tout au motif assorti ; sans oublier les poufs et les tables de coin qui doivent répondre aux mêmes exigences.
De quoi perdre la tête et c’est toute une fortune !

Il faut à présent songer aux matelas. En mousse dites-vous ? Vous rigolez ? Des matelas arrondis garnis de laine vierge, « ta3mera fassia » ? Non plus, c’est démodé ; il faut des matelas à ressorts confectionnés sur mesure par une firme de renommée ! Et ce n’est pas fini ; il faut des «tlamets» (couvre-matelas/housses) d’un tissu raffiné de couleurs froides avec des motifs à la mode. On s’entend avec le matelassier sur le style des tresses et franges qui entoureront les coussins dos et les coussins accoudoirs confectionnés avec un tissu s’apparentant à la couleur des «tlamets» mais avec des motifs différents.
De quoi perdre la tête et c’est toute une fortune !

Il faut aussi, pour les fenêtres, des rideaux satinés, des doubles rideaux brodés s’accommodant parfaitement avec «lfrach». Il faut des lustres en cristal avec les appliques appropriées. Il faut encore un épais tapis rabati ou une superbe «torkya», riche moquette turque ou persane. Il faut aussi des nappes raffinées, des napperons assortis, des tableaux et objets décoratifs... Le choix de ces articles n’est pas aisé et il faut parfois faire des commandes.
C’est toute une galère et ça coûte une fortune !

Le salon est fin prêt, à présent, on l’embaume d’encens. La maîtresse de maison fière de ce chef-d’œuvre et satisfaite d’avoir fait obéir le père à toutes ses exigences, annonce la foudroyante nouvelle :
-«Personne n’entre dans cette pièce ; c’est le salon des hôtes .»
Toute la petite famille est assujettie à cette loi qui semble se perpétuer de mère en fille.
Le père, étant lui-même contraint à se conformer aux ordres des instances supérieures, se rend compte qu’il vient de dépenser toute une fortune pour bâtir et meubler une résidence étrangère au milieu de sa maison.
Ainsi, le salon est un domaine interdit à ses propriétaires, un territoire inviolable dont la visite demande un visa accordé une ou deux fois par an (et si hôtes il y a .)

Bonsoir.

mercredi 3 septembre 2008

38- Le poème du ramadan.